Des portes de plus en plus grandes ouvertes ?

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Jusqu’à une agriculture sans agriculteurs ? L’agriculture n’est plus ce qu’elle était. La vision d’une France de petites et moyennes exploitations, détenues et cultivées sur une base familiale, correspond de moins en moins à la réalité. Les fermes tendent à devenir des entreprises comme les autres, montrent les sociologues Bertrand Hervieu et François Purseigle dans un nouvel ouvrage, Une agriculture sans agriculteurs. La révolution indicible (éd. Les Presses de Sciences Po, 2022). Faut-il vraiment s’en désoler ( voir l’article ) ? Illustration dans le concret d’une définition de l’agriculteur actif : vu par une chambre d’agriculture … voir l’article !

ou par cette définition officielle de « l’agriculteur actif » qui permet à une personne ne détenant que 5% des parts sociales d’une société d’être reconnue comme tel. Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau et le Ministre de l’agriculture viennent, sans débat public, de consacrer un modèle où les « paysan·ne.s » ne sont en rien maîtres de leurs décisions et de leur outil de production.
Avec seulement 5% du capital d’une société, cette personne n’aura pas de poids face aux autres actionnaires. C’est la porte grande ouverte à la financiarisation de l’agriculture et à l’asservissement du monde agricole à des investisseurs extérieurs.

la Commission Européenne ouvre grand la porte à la déréglementation des OGM. Ce 5 juillet, la Commission européenne a présenté sa proposition de modification réglementaire concernant la création d’un nouveau cadre réglementaire pour certains OGM. Cette proposition vise à généraliser la biopiraterie et la privatisation de toutes les semences par les entreprises détentrices de brevets, au détriment des droits des agriculteur.rice.s sur les semences.

La loi d’Accélération de la Production des Energies Renouvelables de mars 2023, et plus particulièrement son article 54 relatif au photovoltaïque sur terres agricoles, n’avait pas permis de créer un cadre national protégeant les terres agricoles de l’appétit des marchands de soleil. Le décret d’application de cet article de loi devrait faire tomber les rares encadrements jusque-là envisagés, ouvrant la porte à tous les effets pervers du photovoltaïque au sol. De même, la définition de l’agrivoltaïsme offre des possibilités de contournement pour les projets alibi. Le cadre que les député·es instaurent reste trop large et permissif pour mettre un terme à la prédation sur les terres agricoles, naturelles et forestières.

Serres chauffées bio
Dans une décision rendue le 28 juin, le Conseil d’Etat «enjoint à l’Inao d’abroger» les restrictions de commercialisation, qui courent du 21 décembre au 30 avril, pour les tomates, courgettes, poivrons, aubergines et concombres bio produits sous serre chauffées. A la demande de la Felcoop (la fédération des coopératives et Sica des producteurs de fruits et légumes) et Légumes de France (syndicat des producteurs de légumes, FNSEA), c’est donc la porte grande ouverte à l’agroindustrie au détriment de l’avenir de l’agriculture biologique.
NB. Plusieurs infos sont extraites des communiqués de presse de la Confédération Paysanne !

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