Bilan sur la filière viticole bordelaise

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Les ventes de vins de Bordeaux ont dévissé de 400 millions d’euros en 2020

Articles de presse – La tribune – Mars 2021

En 2020, les ventes de vins de Bordeaux ont reculé de -5 % en volume et de -12 % en valeur.

Le bilan du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) confirme un fort recul des ventes de bordeaux en 2020. La fermeture des cafés et restaurants est venue s’additionner aux annonces d’annulations en cascade des salons professionnels consacrés aux vins, venant gonfler un coussin de mauvaises nouvelles déjà épaissi par les représailles douanières américaines appliquées sur les producteurs français de vins, dans le cadre du conflit commercial entre Boeing et Airbus, finalement suspendues il y a quelques semaines.

Miné par une crise commerciale qui n’en finit plus de rebondir depuis une dizaine d’années, le vignoble bordelais a beaucoup souffert en 2017, frappé par un épisode de gel dévastateur qui a fait chuter la production et l’année 2020 s’est traduite par une baisse des volumes vendus de -5 % par rapport à 2019, et encore plus préoccupant, de -10,3 % en valeur.

Aux éléments purement conjoncturels liés à la météo, à la pandémie de coronavirus et au bras de fer commercial avec les Etats-Unis, le CIVB rajoute des changements qui vont durer : notamment la diminution constante de la consommation et plus particulièrement de celle des vins rouges, avec une tendance accusée à boire moins mais mieux, qui s’accompagne d’une évolution plus globale marquée par la baisse de la consommation de viande, l’émergence de repas plus déstructurés, etc.

Une France essoufflée à la tête des ventes

Hypers et supermarchés, qui restent encore les circuits majeurs pour la vente des vins, sont en perte de vitesse. Les ventes des bordeaux dans le circuit de la grande distribution ont reculé de 4 % en volume en 2020.

La France s’est imposée comme la première destination des vins de Bordeaux, avec 57 % des ventes. Dans ce cadre, le circuit des grandes et moyennes surfaces a capté 48 % du marché, devant celui des magasins à très bas prix (hard discount) français 9 % et les autres circuits (hors domicile, restauration, cavistes, vente directe…), à 43 %

 

Une chute importante à l’export

En plus du conflit douanier avec les Etats-Unis, il faut rajouter à ce menu décourageant le poids des incertitudes commerciales liées au Brexit et les conséquences de la violente crise politique (que le CIVB considère comme sociale) qui secoue Hongkong, qui reste le joyau de la couronne des ventes de bordeaux à l’étranger. La tendance du marché à l’export, logiquement dictée par la Chine, accuse un fort recul de -13 %.

A l’inverse, les ventes à l’export bondissent dans les pays faiblement ou très faiblement buveurs de vin de Bordeaux comme le Danemark, l’Irlande, la Lettonie.

Bio : des indices qui pourraient rassurer

Le vignoble bordelais s’est imposé en 2020 comme le premier de France en AOP bio, avec 5,6 % des ventes en Bordeaux.

 

Dans tous les cas en 2021 le vignoble va devoir affronter une situation très difficile attisée par les problèmes de ventes.

 

Le vignoble bordelais se convertit massivement à la bio

Articles de presse – Vitisphere – Avril 2021

Déjà porté par les engagements environnementaux de ses vignerons, le rythme des conversions à la viticulture biologique de la Gironde est dopé par la demande du négoce, l’appui des caves coopératives… et des cours allant du simple au double par rapport au conventionnel.

Le phénomène prend incontestablement de l’ampleur. « Je pense que dans trois ans on aura doublé la production de vin bio » se projette Laurent Cassy, le président du Syndicat des Vignerons Bio de Nouvelle Aquitaine (SVBNA). On parle de 300 conversions à la bio cette année.

« Demande du négoce bordelais »

Devant cet afflux de nouveaux convertis au cahier des charges bio, « on ne peut que s’en réjouir » . Le vignoble bordelais était jusque-là « à la traîne » (avec 11 % de ses surfaces engagées en bio en 2019, contre une moyenne nationale de 14 %).

Les cours du Bordeaux rouge certifié bio attestent d’une valorisation deux fois supérieure à celles des conventionnels. « Aujourd’hui, il y a de gros écarts de prix entre le bio et le conventionnel, mais ça ne va pas durer. Il restera une plus-value méritée avec les engagements techniques et le risque couru par la production » explique Philippe Cazaux, le directeur du groupement coopératif Bordeaux Families. « Au départ il s’agissait de petites surfaces qui entraient dans la démarche, progressivement celles plus importantes leur emboîtent le pas. C’est un pari technique, avec le goulot d’étranglement du travail de mai pour protéger le vignoble et gérer les sols » .

Maintien de la valorisation

La crise de 2008 à 2012 est liée à un doublement rapide des surfaces. Si on schématise, avec +20 % de consommateurs par an, il faut cinq ans pour absorber une hausse de 100 %. Et sur ces cinq ans, les cours diminuent.

Un vin bio doit se situer autour de 2 000 € le tonneau. C’est un prix minimal. Pour soutenir le commerce, le SVBNA travaille actuellement à des contrats d’achats plus « vertueux » et « responsables ».

« Comme on perd tout un tas de matières actives… »

Une fois convertis à la bio, les viticulteurs restent soumis à des coûts de production et des risques de perte de récolte sensiblement plus élevés. Bien que l’évolution actuelle de la réglementation puisse faire relativiser les différences qui existent actuellement dans l’arsenal d’entretien du vignoble (à commencer par le glyphosate pour le désherbage). En bio, « le plus gros chantier c’est l’entretien sous le cavaillon. Mais comme on perd tout un tas de matières actives… » pointe Patrick Vasseur, qui souligne qu’il en est de même pour la lutte contre le mildiou, pour laquelle la Chambre d’Agriculture conseille d’être capable de traiter tout son vignoble en un jour (si besoin le week-end et deux fois par semaine selon les pluies).

« Avec l’interdiction depuis 2020 des phytos classés Cancérigènes Mutagènes et Reprotoxiques (CMR) et la prochaine interdiction du glyphosate, l’écart technique se réduit alors que la rémunération du bio est forte ». Un alignement des planètes techniques et économiques encore exacerbé par les aides des coopératives à la transition. De quoi dynamiser l’élan vers un vignoble de Bordeaux alors que les acomptes des adhérents conventionnels baissent avec les cours du marché.

 Le développement du bio bordelais vu du vignoble languedocien

Aujourd’hui, la dynamique de conversion est importante partout en France. Les projets de conversion gagnent également en taille dans le Languedoc, avec des programmes lancés par des caves coopératives, notamment en IGP. « C’est assez nouveau, avant il s’agissait plus de domaines particuliers » indique le président de SudVinBio.

Dispositifs de soutien

mise à jour AVRIL 2021
  • Opération « agir vite » menée par la chambre d’agriculture de la Gironde

Pour anticiper les conséquences de la crise sur votre exploitation. Dans le contexte économique actuel, il est plus que nécessaire de prendre les devants pour ne pas subir les événements ou du moins le moins possible. 

Plus de détail sur ce lien : Difficultés financières ? Bénéficiez de l’opération Agir Vite – Chambre d’Agriculture Gironde (chambre-agriculture.fr)

  • Prendre contact avec Solidarité Paysans en Aquitaine :

Les actions de Solidarité Paysans

  • En Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne : 07 68 47 88 30  ou 06 59 08 57 39 ou par courriel : solidarite.paysans.aquitaine@orange.fr
  • Découvrez les actions et l’état d’esprit ici : solidaritepaysans.org

Un appui par des bénévoles agriculteurs/trices en activité ou à la retraite qui ont vécu la situation de difficultés financières

  • L’association REBOND 35

REBOND35 est une association créée par des chefs d’entreprise du bassin rennais, qui a pour but de venir en aide à des entrepreneurs en difficulté. Les membres de l’association sont là pour accueillir, écouter, échanger, orienter les dirigeants vers des professionnels spécialistes des difficultés psychologiques en entreprise. Le burn-out des dirigeants n’est pas un tabou… C’est une réalité !

Ici plus d’info sur cette association : Rebond35 – L’association à l’écoute du dirigeant en difficulté

  • Une aide au répit : pourquoi pas pour vous ?  

Le dispositif 2017 est reconduit avec la même volonté de permettre aux agriculteurs/trices de prendre des temps de pause, partir en vacances ou limiter leur charge mentale. L’idée est surtout de prévenir les situations d’épuisement et d’agir dès les premiers signes de fatigues physiques ou mentales.

En quoi ça consiste ?

Appelez par téléphone Nadia Leclerc (06 19 64 29 88) pour un bref échange et elle vous mettra en contact avec une des 10 conseillères du service de développement social local (4 agences : Bordeaux, Blaye, Langon, Lesparre, Libourne). Un rendez-vous permettra d’échanger sur la situation au regard du travail, des préoccupations, de l’équilibre avec la vie de famille.

Plusieurs pistes d’actions peuvent émerger avec de possibles prises en charge par la MSA

Validation possible d’une prestation de 7 jours SRAG

Aide au projet de cure thermale ou de séances de sophrologie, yoga etc.

Aide au projet de vacances familiales pré-organisée ou organisée par l’exploitant (prise en charge ou tarifs préférentiels)

Prise en charge de séances avec psychologue

Relais avec une assistante sociale spécialisée si besoin de faire reconnaître une invalidité

Relais avec le fond d’action sociale socle commun dont RSA

  • MSA février 2021

1- MSA EXPLOITANT :

maintien du dispositif d’exonérations et d’aides au paiement des cotisations sociales agricoles : https://gironde.msa.fr/lfy/remise-partielle-cotisations-contributions?

2 – MSA SALARIES : 

Aide au paiement des cotisations et contributions sociales: https://www.msa.fr/lfy/webmsa/employeur/aide-paiement-2nde-vague-covid-19

 

  1. agodely

    En ce qui concerne les procédures collectives judiciaires « Sauvegarde et redressement » pour les vignerons en difficulté, des outils existent pour restructurer votre dette, c’est aussi un article de Vitisphère qui vous le confirme :
    https://www.vitisphere.com/actualite-92556-384e1e6ecd376d984bd270427b59e779.htm
    et en ce qui concerne les accompagnements gratuits, je cite : « Les procédures ici décrites n’obligent pas à s’entourer de professionnels de justice. Mais il est conseillé de s’entourer au moins d’un expert comptable indique maître Alexandre Bienvenu. » Dans ce cas, mieux vaut d’abord s’adresser à Solidarité Paysans Aquitaine !

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